
Suivre son instinct.
Pour l’article de ce week-end, j’aimerais sortir de ce que je vous écris habituellement… Pas de conseils sur l’écriture, pas de blabla sur la vie de romancière ou d’écrivain public ; j’aimerais vous parler de ma chienne, Luna, qui partage ma vie depuis plus de huit ans. Je l’ai probablement sauvée.
Novembre / décembre 2023 je remarque qu’elle a une masse au niveau du ventre, juste à côté d’une mamelle, je me dis que ce n’est pas grand-chose, c’est probablement une veine un peu gonflée comme ça peut nous arriver à nous, humains.
Les mois passent, je ne m’inquiète pas plus que ça, et fin juin, début juillet 2024 je vois que cette fameuse masse prend un peu plus d’ampleur. Elle grossit.
Je me dis que c’est plus judicieux de consulter le vétérinaire, étant donné qu’elle a une boule de chair qui lui pousse à l’anus aussi. Donc je prends rendez-vous chez son vétérinaire habituel le lundi 1er juillet et au bout de 50 minutes de retard, il reçoit Luna. Consultation en cinq minutes express ! « Elle a une hémorroïde, et elle fait une mammite, ce n’est pas grave, donnez-lui ça » on paye la consultation, le médoc et juste avant de sortir, le vétérinaire annonce que c’est de l’homéopathie.
Le soir, je reste sceptique sur le diagnostic : une mammite est une inflammation de la mamelle des chiennes ayant mis bas ; Luna a dix ans, elle est stérilisée depuis qu’elle a cinq ans, donc c’est pratiquement impossible qu’elle fasse une inflammation de la mamelle. Puis le vétérinaire la soigne avec de l’homéopathie pour les bovins ! (chihuahua VS bovin, il n’y a pas de petites différences, hein…). Puis, je ne crois pas du tout à l'homéopathie. Donc mon conjoint et moi laissons passer une semaine, et lorsque j’étais en dédicace le samedi 6 juillet, il m’envoie une photo en m’annonçant que la mamelle de notre chienne gonfle encore. Donc je quitte mon stand un instant et décide d'appeler une autre clinique vétérinaire pour prendre un rendez-vous, et avoir un deuxième avis. Je suis de plus en plus douteuse sur le diagnostic établi de base, et inquiète pour ma chienne, bien qu’elle ne montre pas de symptômes suspects.
Lundi 8 juillet, fin de journée, rendez-vous chez ce nouveau vétérinaire. On est prises en charge rapidement. La consultation a duré plus de 45 minutes. La véto lui a trituré la masse qui laissait s’échapper du liquide de la mamelle. Son diagnostic est très clair : c’est pratiquement impossible qu’elle fasse une mammite. Elle n’a plus d’hormones qui se diffusent pour que ça soit inflammé. Soit une tumeur, soit un kyste. Le hic, c’est qu’elle n’a pas mal, donc on écarte l’hypothèse du kyste.
C’est une tumeur.
Ma chienne a une putain de tumeur.
Sur le coup, je ne montre rien, donc la vétérinaire essaie de faire une ponction (prélever du liquide de la masse pour l’analyser en laboratoire). Luna ne bronche pas du tout. Elle est allongée sur le dos, la vétérinaire la pique quatre fois, mais les deux derniers prélèvements sont désagréables pour Luna et elle commence à s’agiter.
La vétérinaire n’est pas certaine de pouvoir envoyer le prélèvement en analyses. C’est sûrement pollué par du sang et si c’est le cas, les résultats seront nuls. Elle ne veut pas me faire payer pour rien, donc elle me propose la deuxième solution avec un taux de réussite à 100% : la chirurgie qui consiste à lui enlever toute la chaîne mammaire dont la masse pour analyser la tumeur (bénigne ou maligne ?)
Pourquoi lui enlever la chaîne mammaire ? Pour être sûr que la tumeur ne se propage pas.
Le jeudi qui suit, soit le 11, je l’emmène se faire opérer et l’angoisse monte quand je dois la laisser. Je n’ai pas peur de l’intervention qui est assez lourde (on lui enlève toute une partie de la peau avec ce gros truc qui pousse en elle). Je suis effrayée à l’idée qu’elle se sente abandonnée, encore. C’est une chienne qui a été battue par le passé, et je ne veux pas qu’elle ressente ça avec moi. Je l’aime plus que tout au monde, elle m’est tellement précieuse…
Dans la matinée, alors que je travaillais, j’angoisse encore plus « et si elle se fait charcuter pour rien . Et si c’est juste une mammite qui se réveille tardivement ? Et si elle ne se réveille pas ? » Mais avec des scies on coupe des arbres, on n’avance pas. Je laisse passer la matinée, à midi j’ai un retour du vétérinaire : tout s’est très bien passé, elle est encore en salle de réveil.
Je souffle fort, me détend et on me confirme qu’elle peut sortir le soir même et qu’elle ne sera pas hospitalisée deux jours comme prévu. Elle réagit bien au réveil et je suis fière de ma petite chienne qui est si forte. Même si elle a essayé de gnaquer l'assistante-vétérinaire quand elle a voulu l'endormir...
Aujourd’hui, le 12 juillet, je vous écris ces mots en larme, avec Luna à mes côtés qui est encore shootée et est sous morphine pour encore quatre jours. J’ai si peur de la perdre, et vous savez quoi ? J’avais raison de suivre mon instinct de dogmum.
Suivez votre instinct, quoi qu’il en soit.
J’ai les résultats dans une dizaine de jours pour savoir si la tumeur était maligne ou bénigne.
Je vous embrasse, et retourne caresser ma fifille.
À très vite.
Océane.